
Violée pendant deux ans par son entraîneur, Angélique Cauchy, ancienne espoir du tennis, raconte l'emprise dans un livre
Le livre d'Angélique Cauchy, "Si un jour quelqu'un te fait du mal", sort ce mercredi (9 octobre 2024) en librairie. Cette ancienne espoir du tennis français a été violée près de 400 fois par son entraîneur, entre ses 12 et 14 ans. Aujourd'hui, elle raconte pourquoi elle s'est tue pendant toutes ces années.
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'Entre ses 12 et 14 ans, Angélique Cauchy a été violée par son entraîneur de tennis en région parisienne. Près de 400 fois. Elle l'avait raconté en mai 2023 à franceinfo. "Jusqu'à mes 27 ans, je n'avais pas parlé", confie-t-elle. "Donc en ne parlant pas, j'ai permis à ce qu'il y ait d'autres victimes. Au quotidien, ce qui est le plus dur à vivre pour moi, c'est de me dire que parce que j'ai choisi de ne pas parler pour sauver ma famille, j'ai aussi choisi de ne pas les sauver, elles, les autres victimes." Et puis les mots se sont déliés. En 2021, son agresseur a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle par le tribunal de Nanterre. Aujourd'hui, à 37 ans, Angélique Cauchy, qui vit à Boucau, au Pays basque, a trouvé le courage de raconter son parcours dans un livre, Si un jour quelqu'un te fait du mal, qui paraît ce mercredi en librairie.
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"C'est l'histoire d'un sportif de haut niveau sur trois"
"Finalement, c'est mon histoire, mais c'est une histoire qui me dépasse", analyse-t-elle. "C'est notre histoire. C'est l'histoire d'un enfant sur sept dans le milieu du sport, d'un enfant sur cinq dans la société, d'un sportif de haut niveau sur trois. Un sportif de haut niveau sur trois est victime de violences sexuelles avant sa majorité dans le sport. Et ces chiffres, c'est un fléau sociétal."
L'ancienne étoile montante, numéro 2 française chez les juniors en 1999, explique les mécanismes complexes qui l'ont poussée à garder le silence durant toutes ces années. Et se souvient d'une phrase que disait toujours son père, policier : "Si un jour quelqu'un te fait du mal - ou vous fait du mal à ma sœur et à moi - je n'attendrais pas que justice soit faite. Je lui mettrai une balle entre les deux yeux, quitte à prendre 20 ans de taule."
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"L'enfant, la première chose qu'il veut, c'est protéger sa famille"
Une phrase qui a eu un effet dévastateur sur la jeune fille de l'époque. "J'avais tendance à croire ce qu'il disait. Et même s'il y avait un infime risque qu'il le fasse, ce risque existait et je ne pouvais pas prendre la responsabilité de me dire que j'allais envoyer mon père en prison, ma mère en hôpital psychiatrique parce qu'elle était fragile et ma petite sœur en foyer. Et en fait, ça a un effet inverse sur l'enfant parce que l'enfant, la première chose qu'il veut, c'est protéger sa famille."
Pour briser le schéma, Angélique Cauchy a choisi de dire une autre phrase à son fils : "Si un jour quelqu'un te fait du mal, je t'écouterai, je te croirai, je te protégerai." Aujourd'hui Angélique Cauchy vient en aide aux jeunes victimes d'agressions sexuelles par le biais de son association, Rebond, créée en 2017 avec les trois autres femmes qui ont été agressées par Andrew Geddes.